« Une agression à main armée ? Allons bon ! Tu tu bats avec des armes du passé. Aujourd’hui, avec tous les réseaux sociaux qui sont à portée de main de tout le monde, il existe des manières bien plus redoutables et légales de détruire un ennemi. Certes, la diffamation est illégale. Ce que tu oublies, c’est qu’elle l’est moins lorsque personne ne peut prouver qu’il s’agit réellement d’une diffamation. Tout ce qu’on a à faire, c’est à répéter des mensonges jusqu’à ce qu’ils deviennent vérités avant même que la police ait terminé son enquête. »
« Mais s’il n’y a aucune preuve qu’une telle information soit la vérité ou un mensonge, comment on va faire pour forcer les gens à croire à quelque chose qu’ils n’ont jamais vu ? »
« Tu ne connais pas la crédulité et la faiblesse du cerveau humain ? Il faut que tu continues ton apprentissage, mon enfant. Tu vas faire connaissance. »
Hé, monsieur sourire
Imagine-toi devant les assises après être accusé
Quelques jours plus tôt d’un viol qui n’a a jamais existé
Parce qu’un manipulateur en a après ton existence
Et qu’il utilise des moyens plus forts que la violence
Imagine, tu as rencontré une fille super mignonne
Vous vous parlez, vous échangez vos numéros de téléphone
Et te voilà en rendez-vous galant avec elle chez toi
Là où personne ne regarde, là où il n’y a pas de caméras
Et quelques mois plus tard, la fille te lance une accusation
Tu ne comprends pas, tu hurles à la diffamation
Mais y’a rien à faire, tu vis dans un monde d’informations
Où n’importe quoi peut devenir vérité avec de la répétition
Plus besoin de police, c’est la réputation qui fait la loi
Ils sont dans leur droit, aussi innocent et honnête que tu sois
Ils sont tous contre toi et tu es à la barre, personne pour t’aider
Et tu n’as plus que ta version des faits à plaider
…Est-ce que tu sais ce que ça fait ?
Hé monsieur sourire
Imagine-toi après tout ça, ta réputation ruinée
T’as qu’une seule envie au fond de toi c’est de remonter
Tu continues de clamer ton innocence et personne n’y croit
Obligé de faire profil bas sur tes réseaux sociaux
Et te voilà condamné à une vie de loup solitaire
A force de remarques acides tu sens monter en toi la colère
T’as envie de survivre, mais t’as envie de ne pas te réveiller
Et te voilà à faire des cauchemars alors que tu n’es pas ensommeillé
Les démons dans ton cœur sont plus que jamais séduisants
De ne plus jamais les invoquer, tu en avais fait le serment
Mais ils utilisent tes émotions pour te mener à la baguette
Tu disais ne plus tomber dedans, mais l’histoire se répète
Et voilà que ton cœur de marbre se teinte de noir
A quoi bon être honnête si ça n’emmène que du désespoir
Pourquoi être la charogne quand tu peux être le vautour
Et tu prends le dernier ticket pour un aller sans retour
Hé monsieur sourire
Je te vois devant moi, je sens tes convictions voler en poussière
Ce serait mentir à toi-même que d’affirmer le contraire
Et lorsque tu découvres le côté obscur de la vie et de l’humanité
Tu t’aperçois que morale et facteur chance sont les pires des calamités
Après des dizaines de petits délits ratés, tu alignes les ratures
Ton indécision, ton incompréhension deviennent les pires des tortures
Pas besoin de piqûres, pas besoin non plus d’interrogatoire
Pas besoin de se demander si ton histoire se terminera sur le trottoir
Même ta famille et ton entourage autrefois proches deviennent souvenirs
Mais ton cœur est trop bon et trop honnête pour les enfouir
Pas le temps de rêvasser, faut encore faire rentrer l’argent
Il faut vivre un jour de plus, peu importe comment tu t’y prends
Tout devient confus dans ta tête, pourquoi tu résistes ?
Ne vois-tu pas que même les ombres ne veulent pas savoir que tu existes
A quel moment ça a merdé, je ne pense pas que la question soit difficile
Les ratures dans l’histoire de ta vie deviennent maintenant indélébiles
Hé monsieur sourire
Te revoilà devant les assises pour l’ensemble de tes délits impunis
Ce sera ton dernier jugement devant des citoyens toujours unis
La rage te monte, la vérité a été réécrite et celle-ci te déteste
Tu lâches un missile verbal, ton son de cloche est tout ce qu’il te reste
Personne ne peut te défendre, te voilà de retour à la case prison
Tes pseudo-colocataires rient de toi lorsque tu parles de diffamation
Des années à pourrir dans ton existence qui n’est plus qu’un grand guêpier
La rumeur se plait à sourire puisqu’elle peut circuler sans papiers
Et lorsque ta peine est enfin purgée, tu essaies une nouvelle fois de vivre
Malheureusement ce n’est pas parce que tu es dehors que tu es libre
Aucune rédemption au bout du tunnel, aucune chance de te reconstruire
Avoir raison quand tout le système a tort fait de toi un martyr
Est-ce une ironie du destin ou est-ce que l’univers se moque de toi ?
Est-ce que tu sauteras de la falaise ou est-ce que tu garderas foi ?
Comment peux-tu être certain que tu ne finiras pas derrière les barreaux ?
Comment tu peux affirmer que tu ne seras jamais victime d’un tel scénario ?
« La justice ? Ne me fais pas rire. La justice, c’est une arme comme les autres. Les armes appartiennent à ceux qui savent s’en servir, à ceux qui connaissent leurs forces, leurs faiblesses et comment les contourner, voire les contrer. Il suffit que tu places des bandits au gouvernement pour que les gens aient peur. Dès qu’un peuple a peur, tu peux en faire ce que tu veux. »
© Hefka
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